Création jeune public – 2019
Collectif La Portée de l’Onde
Apparus il y a environ 500 millions d’années, les récifs coralliens sont des écosystèmes riches et essentiels à la vie sous-marine. Mais les surfaces recouvertes de coraux en bonne santé se réduisent comme une peau de chagrin : 50% des récifs coralliens présents dans les années 60 sont aujourd’hui morts ou détruits ! Le réchauffement climatique, bien sûr, mais aussi l’acidification des océans, les différentes pollutions, certaines méthodes de pêche industrielles et les infrastructures côtières contribuent à « tuer » ces récifs. Les coraux deviennent alors secs, atrophiés, et perdent leurs vives couleurs au profit du blanc.
C’est sur cette notion si esthétique mais pourtant si dangereuse du blanchissement des coraux, qu’est née cette idée de spectacle. Sur scène, un trio de comédiens donne voix au monde marin pour alerter les spectateurs sur ce déclin invisible qui, pourtant, nous concerne tous.
Ainsi, en explorant différentes disciplines, le spectacle crée des passerelles entre le théâtre et la chanson, le jeu de marionnettes et le jeu d’acteur. Cette création à la fois poétique, musicale et contemporaine, saisit l’occasion de sensibiliser le public en ouvrant son imaginaire, de le faire rêver tout en engageant une réflexion sur l’urgence climatique.
Ce spectacle est épuré de mots. Il déporte l’attention du spectateur sur les éléments visuels et sonores. Il faut se laisser transporter au gré des flots et laisser voguer son imagination.
L’ambiance sonore est essentiellement créée à partir de sons acoustiques (tambour d’océan, tuyau harmonique, chajchas, bâton de pluie, boîte à tonnerre, udu), qui instaurent une dimension aquatique et abyssale. On utilise également des instruments-jouets, des platines trafiquées ou des percussions, pour une musique répétitive et minimaliste qui se décline en plusieurs thèmes.
Seul le titre du spectacle, « IL EST GRAND TEMPS », est répété à plusieurs occasions tel un leitmotiv qui transmet une information différente selon l’intonation utilisée. Les chansons viennent nourrir cette phrase et faire passer un message, une idée au fil du spectacle.
Le travail de marionnettes, d’ombres chinoises, de dessins en direct, permet de plonger dans l’univers des coraux en peu de mots. Le jeu du geste créé par l’ombre visible du dessinateur sur le calque, le trait du feutre que l’on suit et qui ouvre l’imaginaire, illustre l’intrigue en un temps très court, par le biais de la performance artistique.
La vidéo est également présente, et apparaît incontournable pour signifier le décor aquatique; elle permet également de montrer réellement ces animaux méconnus qui fascinent par leurs couleurs, leurs formes et leurs tailles, et ajoute une dimension spectaculaire en travailler sur les limites entre théâtre et cinéma.
Les costumes
Cahier des charges
- Vêtements souples, accompagnants le mouvement sans l’entraver (manipulation de marionnettes, d’instruments, danse…)
- Tissus fluides pour évoquer l’eau
- Dominante de noir pour se fondre dans le décor sur les séquences en lumière UV
- Manches longues nécessaires pour illustrer la dernière séquence (où les comédiens relèvent leurs manches pour se mettre au travail)
Le travail du costume s’est donc axé particulièrement sur les manches, pour laisser le reste du corps neutre et propice à s’effacer au profit des différentes manipulations. Chaque comédien se démarque par un style et un drapé différent, qui vient également couvrir son dos et évoquer les épines dorsales de certains poissons. Les manches sont taillées dans une mousseline de soie, tissu extrêmement fluide qui souligne les mouvements par sa légèreté, comme s’il flottait dans l’eau, et qui est de surcroît facilement teignable, ce qui permet de créer un jeu de dégradés et de camaïeus de bleus sur le vêtement, rejoignant toujours le thème du monde aquatique.